Le Monde.fr | 11.11.2015 à 06h47 • Mis à jour le 11.11.2015 à 09h33 | Par Nicolas Weill
Cela l’a amené, dans Le Discours de la guerre, théorie et stratégie (L’Herne, 1967), à s’intéresser de près aux penseurs du conflit, qu’il s’agisse du Chinois Sun Tzu (544 - 496 av. J.-C.) ou de l’Allemand Carl von Clausewitz (1780-1831). Cela l’a conduit à reprendre à nouveaux frais un des concepts-clé de la Guerre froide, celui de « totalitarisme », dans les deux ouvrages qui ont marqué sa rupture avec le maoïsme et le marxisme et en ont fait le chef de file des « nouveaux philosophes », La Cuisinière et le mangeur d’homme (Seuil) et Les Maîtres-Penseurs (Grasset, 1977). Dans ce dernier ouvrage, il scrutait les origines de ce « mal absolu » chez les grands penseurs de l’Allemagne, de Hegel à Heidegger, voyant dans l’idéalisme d’outre-Rhin la cause lointaine des malheurs du XXe siècle. Applaudi par Michel Foucault, ce tableau laissa à l’époque sceptiques d’autres repentis de l’engagement communiste, comme l’historien François Furet.
Il s’ingénia ensuite à explorer la face sombre du nihilisme contemporain, comme dans son Dostoïevski à Manhattan (Robert Laffont, 2002), écrit dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. En cela, son œuvre fut davantage marquée par l’intervention que par une production théorique.
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